Le 2 septembre 1873, près de 700 Anglais débarquent à Dieppe venant de Newhaven, pour se rendre à Paray-le-Monial, sous la conduite  du jeune duc de Norfolk Henry Fitzalan-Howard, accompagné de Mgr Vaughan, futur archevêque de Westminster. Les Howard sont historiquement une  famille de « récusants » restés fidèles à l’Eglise catholique. Ce pèlerinage manifeste le renouveau de la foi catholique en Angleterre.

L’année 1873 a pu être qualifiée en France d’année de pèlerinages. Ils se multiplient dans tous les grands sanctuaires tels que Lourdes, le Mont Saint-Michel, Paray-le-Monial.

Pourquoi Paray-le-Monial ? Ce choix revêt pour les catholiques anglais une signification particulière car ils vont se recueillir sur le tombeau de Marguerite-Marie Alacoque. Celle-ci, née en 1647, entre au couvent de la Visitation à Paray-le-Monial. Mystique, pratiquant des mortifications extrêmes, elle a plusieurs apparitions. Une enquête diocésaine en béatification est ouverte en 1714 mais ne sera reconnue qu’en 1864, et elle ne sera canonisée qu’en 1920.

La presse française n’a pas accordé une grande importance à ces événements contrairement à la presse anglaise.

Les navires qui assurant la traversée Newhaven-Dieppe sont de petits paquebots à vapeur à roues à aubes, assez inconfortables sauf pour les passagers de première classe qui bénéficient de cabines. La traversée durait 5 ou 6 heures.

En 1878, pour faire face à l’Exposition universelle, ces bateaux sont améliorés et la traversée n’est plus que de 4 heures.
L’accueil des Dieppois et des Français en général au cours des différentes haltes du pèlerinage, ne suscite ni enthousiasme ni animosité envers ces pèlerins, seulement un peu de curiosité. 

Mais laissons au conférencier le soin de développer cet intéressant passage des pèlerins anglais sur notre sol.