Dans le cadre du 75e anniversaire des bombardements et de la libération de la ville, les Archives municipales du Havre souhaitent mettre à la disposition des Havrais un document sonore exceptionnel resté longtemps méconnu. Pour la première fois depuis 70 ans, le public pourra de nouveau l’entendre.
Visite du général de Gaulle, 7 octobre 1944 (cote AMH 31Fi125)
En effet, après l’hommage rendu au sacrifice de la ville par le général De Gaulle le 7 octobre 1944, le président de la République Vincent Auriol se rendit au Havre le 18 juillet 1949 pour lui remettre solennellement la Légion d’honneur et la Croix de guerre. Elu en janvier 1947, celui-ci avait initié dès le début de son mandat un tour de France des villes sinistrées. Au cours des trois premières années de son septennat, il distingua ainsi vingt cités.
Pour six d’entre elles, la citation officielle comprend également la remise de la Croix de guerre avec palme. Par un décret du 28 février 1949, publié au Journal Officiel du 27 avril 1949, le président de la République attribua ces distinctions au Havre. VOIR LE FAC-SIMILÉ SUR LÉGIFRANCE
En 1949, cinq ans après les grands bombardements, Le Havre avait déjà commencé sa reconstruction. La cérémonie se déroula dans les jardins de l’Hôtel de Ville le 18 juillet lors d’une cérémonie radiodiffusée qui vous est proposée ici. Lors de cette journée, le président visita la ville et le port. Il déjeuna à bord du paquebot Ile-de-France, symbole de la reprise des activités maritimes et commerciales du Havre.
L’observateur remarquera sur le plan ci-dessous l’absence du bâtiment de l’Hôtel de Ville sur la place du même nom. En effet, celui d’avant-guerre avait été détruit lors des bombardements et l’actuel n’était pas encore mis en chantier. Le pavillon Grosos, situé rue Montesquieu à Tourneville, remplit donc cet office de 1944 à 1959.
Voici la citation de la Ville du Havre à l’Ordre de la Légion d’honneur comportant l’attribution de la Croix de guerre :
« Point névralgique du mur de l’Atlantique, a, plus qu’aucune autre cité de Haute-Normandie, pris sa part de sacrifices pour la libération de notre sol et la victoire de nos armes. »
« Transformée en camp retranché après quatre années d’une occupation sévère, a subi, du 2 au 12 Septembre 1944, un siège meurtrier et supporté de terribles bombardements et incendies. »
« A compté plus de quatre mille tués, tandis que trois cent trente de ses enfants étaient déportés par l’ennemi. »
« Par son courage indomptable et les souffrances de sa population, par l’héroïsme avec lequel elle a supporté ses destructions, a bien mérité de la Nation. »