Suite de notre visite du Havre sous la plume de Charles Vesque. Cet article, dédié à un édifice détruit au moment de l’écriture, est paru en 1888 dans l’Almanach du Courrier du Havre.
La porte Royale avait été élevée, vers 1790, dans les remparts de la nouvelle enceinte que venait de faire construire Lamandé. Elle existait à l’extrémité du quai d’Orléans, à l’entrée même de la chaussée de Rouen, entre la rue de Lorraine et l’avenue Vauban actuelles.
La vue que nous reproduisons est celle de la porte, côté de la ville, avec les deux bâtiments, celui de gauche destiné au corps de garde, celui de droite au concierge.
A gauche, une voiture de roulier, système de transport disparu aujourd’hui, mais qui était, il y a un demi-siècle, une fortune pour bien des commerçants, va passer sous la porte ; encore plus à gauche, le commencement des remparts qui allaient rejoindre la porte d’Ingouville, le long de la rue actuelle de Lorraine.
Comme on le voit, cette porte, dont on a justement regretté la démolition, était un diminutif de la porte Saint-Denis, à Paris. Elle était décorée de bas-reliefs représentant les attributs du commerce et de la guerre.
Au premier plan du dessin, cette nappe d’eau sur laquelle flotte un canot, n’est pas, comme on pourrait le croire, celle des fossés des remparts, mais bien celle du bassin de la Barre.
Le Havre d'autrefois donne la vue de la porte Royale, du côté du cours, vue très rare et où l’on peut voir sur la gauche, l’endroit que l’on choisissait pour se battre en duel, ce qui était beaucoup dans les habitudes havraises, il y a un demi-siècle.
Ce qu’il y eut de plus curieux, c’est que l’on avait construit cette porte, sans se rendre compte qu’il n’existait aucune route pour assurer des communications avec la ville. Il n’y avait en effet, à la sortie des remparts, qu’un chemin si étroit qu’on lui avait donné le nom de chemin du corridor.
C’est seulement en 1830 que fut tracé le cours de Napoléon, devenu cours de la République et que, par suite, les communications avec la ville furent assurées.
La porte Royale était entourée du côté du Cours par trois rangs de fossés; sur deux de ces fossés étaient deux autres portes sans caractère architectural.
Portes et fossés ont disparu après l’agrandissement de 1852 ; la chaussée de Rouen et la caserne occupent aujourd’hui leur emplacement.
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