Cette semaine nous vous proposons un nouveau texte de Joseph Morlent dans lequel il nous présente sa vision de la Bourse du Havre. Le texte est extrait de son ouvrage Guide du tourisme au Havre et dans ses environs publié en 1860. Cette Bourse a précédé celle du Bassin du Commerce détruite en 1944 ...
A l’Ouest de la place des Pilotes ou de François Ier, un modeste édifice, dont la date n’est pas très ancienne, est affecté à ce qu’on appelle la Bourse légale. C’est-à-dire le local exigé par la loi pour que les ventes publiques de navires ou de marchandises aient un caractère régulier.
On aura peine à croire que la première ville et le premier port de commerce de France sur l’Océan manque encore, nous ne dirons pas d’un palais, mais d’un édifice convenable, où puissent se réunir commodément et quotidiennement les intéressés aux immenses transactions qui ont lieu sur notre place. Ce qu’on appelle légalement la Bourse, est un bâtiment hors de proportions avec le nombre des négociants, armateurs et capitaines de navires, que les exigences de leur profession obligent à se réunir, à jour et à heure fixes, pour conférer de leurs affaires, et ces affaires n’ont pas une médiocre importance, puisqu’elles se résument chaque année en plusieurs centaines de millions. La Douane en sait bien quelque chose, elle qui, dans un laps de temps qui embrasse le cours de ces trois dernières années, a vu entrer dans ses caisses une somme de cent vingt-huit millions et demi.
Donc, la Bourse actuelle est un bâtiment mesquin, insuffisant sous tous les rapports, car il ne contient qu’une salle de réunion au rez-de-chaussée, au midi de laquelle quelques ormes rabougris abritent, vaille que vaille, le marché au poisson à la criée. Cette salle a de plus l'inconvénient de se trouver située à l’extrémité Ouest de la ville, près de la porte du Perrey, et adossée aux froides et humides murailles qui formaient l’ancienne enceinte de la ville.
La véritable Bourse se tient en plein air sur la place du Théâtre : elle a le ciel pour plafond et l’asphalte pour parquet. Combien de temps doit durer cet état de choses, c’est une énigme, dont l’avenir a seul encore le secret. Tout porte à croire cependant que nous touchons au terme des hésitations... Que manque-t-il pour que le commerce soit doté d’un monument digne de sa destination ? De l’argent ! Rien que cela.
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