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ARCHIVES - LE HAVRE  
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Archives municipales du Havre

La perle du Musée-Bibliothèque

Dans son ouvrage Sur la Jetée, pilote de l’étranger dans Le Havre et ses environs, F. Santallier nous offre sa vision du Musée-Bibliothèque. Il s’y attarde sur un tableau à l’histoire singulière. Nous vous invitons ici à la découvrir.


Nous saluerons, en passant, les rares monuments de la ville et les illustrations de la patrie de Casimir Delavigne et de Bernardin de Saint-Pierre.

Ce sont précisément les statues de l’auteur des Messéniennes et de l’auteur de Paul et Virginie qui s’offrent les premières à la vue, en quittant la Jetée, devant le Musée. Elles sont dues à David d’Angers ; mais ce ne sont pas, à vrai dire, les chefs-d’œuvre de l'illustre statuaire.

Le Musée a été exécuté, sur les dessins de M. Debaines, par M. Ladvocat, mort aujourd’hui, si c'est mourir que de laisser une honorable famille et des fils distingués après soi. Le monument a coûté 700.000 francs. Outre une bibliothèque de 25.000 volumes catalogués par M. Morlent, une plume érudite et élégante, il renferme une galerie d’histoire naturelle et un salon de peinture. La collection d’histoire naturelle a été donnée en grande partie par le célèbre Lesueur, né au Havre en 1778. Quant aux tableaux, il en est peu qui méritent une mention.

La perle du Musée est un portrait de jeune fille attribué à Vélasquez. C’est une délicieuse figure d’infante espagnole, blonde, blanche, et rosée comme l’héroïne d'un conte d'Alfred de Musset. Elle porte au cou le grand collier de l’ordre de Calatrava. C’est par induction qu’on est arrivé à connaître l'auteur de celle tête angélique, un portrait évidemment, d’après la pose du buste. Le chaperon, la collerette frisée, les détails de la toilette, tout indique une dame de la cour d’Espagne, ou plutôt une toute jeune fille, un sourire de quinze ans, qui rappelle le portrait d’Elisabeth de Bourbon dans l'œuvre gravée de Vélasquez. Mais maintenant pas de signature ! Il est vrai que la toile a pu être rognée ou coupée. D'ailleurs, Vélasquez signait-il toutes ses œuvres ? Non nostrum tantas componere lites*. Cette perle fine a été découverte par M. Viau, d'Harfleur, dans une boutique de bric-à-brac et payée 15 francs. — Un homme d'esprit et de talent, M. Couveley, collaborateur de Gudin et de Morel-Fatio, dirige le Musée de peinture. Tout irait bien s’il avait le nerf de la guerre. On ne rencontre pas tous les jours des Vélasquez à 15 francs.

En quittant le Musée, nous trouvons à gauche une grande et assez belle rue, la rue de Paris, qui est pour le Havre ce qu’est la rue de Rivoli pour la capitale.

Texte extrait de Sur la Jetée, pilote de l’étranger dans Le Havre et ses environs (TOUR125)

 

*Il ne nous appartient pas de régler de tels différends graves.

F. Santallier
16 novembre 2018
En réponse à ce mystère
Il s'agirait du Portrait d'une jeune fille de la cour du roi de Navarre conservé au Muma.
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Felix Santallier

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