Une « Association havraise d’études aéronautiques » est créée au Havre en novembre 1908. Elle est très rapidement baptisée « Aéro-club havrais » et s’affilie le 23 mars 1909 à l’Aéro-club de France.

C’est le 25 septembre 1909 que l’on voit pour la première fois, Léon Molon, décoller aux commandes d’un Blériot 25 CV dont il avouera ensuite ne pas connaître parfaitement le maniement. Par la suite, il va montrer ses capacités à maîtriser les machines volantes, au point de battre le record du monde de vitesse, avec 86 km/h, lors des rencontres aéronautiques de Donscaster Sheffield (Grande-Bretagne).

Peu après la Première Guerre mondiale, Léon Molon, entouré d’amateurs, réactive l’Aéro-club du Havre. Le 21 octobre 1919, les statuts sont déposés auprès de la préfecture. Le club obtient l’autorisation officielle quatre jours plus tard. L’aéro-club s’installe sur un terrain situé à l’est du fort de Frileuse, puis, à la suite d’intempéries, déménage sur le terrain de la ferme Rousselin, qui va devenir l’aérodrome de Bléville. Les années vont passer et Léon Molon est élu président, poste qu’il va occuper jusqu’en 1934 avant d’être nommé président d’honneur.

Que se passe-t-il précisément en 1927 et pourquoi est-ce un moment important ?

Courant avril de cette année-là, le pilote et moniteur havrais Jean Derrey pose un biplan Sopwith triplace, conduit depuis Mourmelon en une seule étape et malgré un vent violent. Le club va pouvoir reprendre ses activités d’initiation. Le samedi 23 avril, à 20h 30 précise l’aéro-club accueille ses amis et membres pour acclamer Léon Molon : celui-ci en effet vient d’être promu dans l’Ordre et recevra les insignes de la Légion d’honneur.

La réception à lieu dans les salles de la Lyre Havraise ; Ce temps festif est l’occasion d’un très beau programme musical, exécuté par l’orchestre Maurice Dupré. Puis un banquet, servi par la Brasserie Tortoni donne l’éclat de convivialité tant attendu. A l’issue du repas, la croix de chevalier de la légion d’Honneur est décernée à L. Molon par Léon Bathiat. Les tables sont ensuite retirées et le bal permet aux nombreux couples de virevolter tout à leur aise.

Quelles traces subsistent de ces instants ?

Il reste un programme, heureusement conservé aux Archives municipales sous la cote 21Fi14. Outre le souvenir qu’il permet de perpétuer, il montre également le croquis du héros de la soirée, et quelques signatures des amis présent au banquet. Un touchant clin d’œil, au travers d’un document unique, conservé aux Archives du Havre !