La défense de l’esclavage par les planteurs
Entre 1815 et 1848, l’esclavage de plus en plus attaqué et condamné moralement est cependant encore défendu par les planteurs. Dans les années 1820, un planteur de Guadeloupe nommé « Cicéron » réagit à un article du Journal du Havre.
[…] Quel est l’homme doué de quelque instruction, qui ne sache que la race humaine, composée d’êtres à peu près similaires dans la forme, présente de bien grandes anomalies dans les facultés du cerveau, des sens, et dans celles organiques du système nerveux, ainsi que l’a si bien exposé Virey : que dès-lors, il n’est pas étonnant que de tels individus trouveront le bien-être, état pour lequel nous avons tant d’attrait, sous la dépendance d’un maître, qui tout en les punissant avec justice quand ils le mériteront, leur fournira les choses qu’ils aiment, et au-delà desquelles ne se projettent ni leurs goûts, ni leurs besoins, tandis que tels autres chercheront ce même bien-être, et le trouveront rarement dans une sphère toute opposée et toute d’ambition. Puisque les nègres, pour qui les femmes, la danse et le tafia, dont ils usent avec toute latitude, sont l’apogée de leurs sensations ; que leurs voies gastriques sont suffisamment contentées, qu’ils jouissent enfin du sort que leur organisme leur représente comme le plus heureux, ce dont on ne peut douter en voyant constamment sur leur visage le reflet d’un sentiment intérieur de satisfaction ; pourquoi contre leur volonté, chercher à les en priver, et à leur en procurer un autre qui ne serait qu’un fardeau insupportable pour eux ? […] .
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