Des philosophes qui dénoncent la traite et l’esclavage
Helvétius (1715-1771)
« On conviendra qu’il n’arrive point de barrique de sucre en Europe qui ne soit teinte de sang humain. Or, quel homme à la vue des malheurs qu’occasionnent la culture et l’exportation de cette denrée refuserait de s’en priver, et ne renoncerait pas à un plaisir acheté par les larmes et la mort de tant de malheureux ? Détournons nos regards d’un spectacle si funeste et qui fait tant de honte et d’horreur à l’humanité ».
Helvétius, De l’Esprit, 1758.
Voltaire (1694-1778)
« Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe ».
Voltaire, Candide, 1759.
Condorcet (1743-1794)
« Mes amis, quoique je ne sois pas de la même couleur que vous, leur déclare-t-il, je vous ai toujours regardés comme mes frères. La nature nous a formés pour avoir le même esprit, le même raison, les mêmes vertus que les Blancs. Je ne parle ici que de ceux d’Europe ; car pour les Blancs des Colonies, je ne vous ferai pas l’injure de les comparer avec vous ; je sais combien de fois votre fidélité, votre probité, votre courage ont fait rougir vos maîtres. Si on allait chercher un homme dans les îles de l’Amérique, ce ne serait point parmi les gens de chair blanche qu’on le trouverait ».
Condorcet, Réflexions sur l’esclavage des nègres, 1781.
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