Le 26 juillet 1897, à l’hôtel de ville du Havre se tenait le second Congrès olympique ouvert par un discours du Baron Pierre de Coubertin soit un peu plus d’un an après la fin des premiers jeux olympiques de l’ère moderne à Athènes.
Dès la fin de ces premiers jeux olympiques Pierre de Coubertin s’emploie à instaurer une périodicité régulière de ces jeux et non pas sur le seul territoire hellène mais il songe dès Athènes à organiser ces jeux à Paris. Il sollicite très rapidement alors le Maire du Havre, une cité qu’il connait parfaitement, sa « belle cité de fait et de cœur » (lettre de Pierre De Coubertin au maire du Havre du 25 juin 1896) pour organiser un Second congrès en France, loin des capitales européennes.
Il s’agit aussi pour lui de donner à ce mouvement un une assise philosophique, pédagogique et morale. Aussi le programme du Congrès donné au Havre portera sur trois grands thèmes : pédagogie, hygiène et sport.
Il remerciera très chaleureusement les échevins Havrais pour leur accueil et le succès de l’évènement.
Transcription de la Lettre du Baron Pierre de Coubertin au Maire du Havre extraite du dossier d'organisation du Second congrès olympique du Havre conservé aux Archives municipales du Havre sous la référence FC/R2/C42/L2
Lettre du Baron Pierre de Coubertin, Président du Comité international des jeux olympiques, commandeur de l’ordre du Sauveur de Grèce.
Le 25 juin 1896
Monsieur le Maire,
Vous n’ignorez pas comment le Congrès international qui s’est réuni au Palais de la Sorbonne à Paris le 16 juin 1894 sous la présidence de M. le Baron de Courcel, Sénateur, a décidé le rétablissement des jeux olympiques et leur célébration périodique dans les grandes capitales du monde. Promoteur et organisateur de ce Congrès, j’ai été assez heureux pour voir l’unanimité se faire sur la proposition que je lui soumettais. Le Congrès a fixé à Athènes en 1896 la première célébration des jeux olympiques modernes, à Paris en 1900 la seconde et il a nommé un Comité dont la composition se trouve jointe à me lettre et dont j’exerce actuellement la Présidence pour veiller à l’exécution de ses décisions.
Le gouvernement et le peuple Hellène ont tenu à entourer d’une pompe et d’un éclat tout particuliers l’inauguration des nouvelles olympiades. Les fêtes d’Athènes ont été tellement brillantes, le succès a tellement dépassé l’attente des plus optimistes, qu’une situation nouvelle est faite à notre œuvre. Il faut en élargir les bases et sa réussite, même remet en question une partie des votes du Congrès de Paris. On demande notamment que les jeux olympiques soient célébrés tous les deux ans et plus d’une grande capitale s’offre à leur donner tout l’éclat désirable. Avant qu’ait lieu la seconde célébration de ces fêtes athlétiques, on est d’accord pour envisager comme opportune la convocation d’un second congrès. Ayant recueilli à cet égard les opinions des membres du Comité international, j’ai donc été amené à étudier les moyens de réunir ce Congrès.
Les délégués allemands et hongrois ont insisté pour qu’il ait lieu à Berlin, ou à Pesth. D’autres propositions m’ont été adressées en faveur de plusieurs capitales où les Congressistes seraient assurés de recevoir le plus parfait accueil. Mais pour plusieurs motifs qu’ils seraient trop longs d’énumérer, il m’a paru indispensable que le congrès puisse se tenir en France et de préférence ailleurs qu’à Paris. Nos règlements donnant au Président le droit de convoquer les congrès et conférences, j’ai donc pensé à fixer notre choix sur Le Havre. Appartenant à notre belle cité de fait et de cœur, il était naturel pour moi d’exprimer le désir qu’elle pût s’associer à une œuvre qui m’est si chère.
Je viens vous demander à vous, Monsieur le Maire, et à la Municipalité havraise si dans ces conditions, le deuxième Congrès international olympique pourrait bénéficier de l’hospitalité de l’hôtel de ville dans les conditions où cette hospitalité a été assurée l’an passé aux délégués des Sociétés d’enseignement populaire. Le Congrès olympique aurait lieu dans la première quinzaine de septembre 1897. Je ne pense pas que le nombre des délégués puisse dépasser une centaine. Pour leur rendre le séjour du Havre agréable, un Comité serait formé qui organiserait des fêtes et des excursions.
La Seule chose qu’un tel Comité ne puisse faire, ’est de procurer au Congrès pour y tenir ses séances un édifice digne de celui où eut lieu le précédent Congrès. L’hôtel de Ville du Havre remplit seul ces conditions. C’est pourquoi, s’il nous était refusé, nous serions forcés de transporter dans une autre ville le siège du Congrès. Mais je suis convaincu, Monsieur le Maire, que le Conseil municipal, comprenant le haut intérêt de notre œuvre qui est à al fois une ouvre d’éducation démocratique et de pacification internationale, voudra aider à son organisation définitive.
Je me permets donc de vous offrir mes remerciements anticipés en même temps que l’expression de mes sentiments les plus distingués.
Baron Pierre de Coubertin
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