Aller au contenu principal
ARCHIVES - LE HAVRE   FR / EN
Le troisième hôtel de ville (31Fi843)
Exposition numérique

Les tribulations de Bernardin et Casimir

La cour d'honneur de l'Hôtel-de-Ville

Courant décembre 1922, des essais à l’aide de maquettes sont tentés pour appréhender leur installation près de l’Hôtel-de-Ville. Début janvier l’accord est donné. Le 30 du mois, chèvres et palans descendent les statues de leurs piédestaux. Le 23 février, Casimir Delavigne est acheminé par camion cette fois, via le quai Alexandre III, jusqu’à l’Hôtel-de-Ville. Le lendemain c’est au tour de Bernardin de Saint-Pierre de se diriger, non pas vers les jardins de l’Hôtel-de-Ville, lieu déjà occupé en position centrale par la statue de François 1er, mais vers le parvis, dans la cour d’honneur. Les statues prennent alors position de part et d’autre de l’entrée principale, en lieu et place de deux parterres engazonnés.

La Seconde Guerre mondiale et les réquisitions de métaux rares

Les Allemands entrent au Havre le 13 juin 1940. Ils prennent aussitôt possession de l’Hôtel-de-Ville. Le régime d’occupation passe par l’imposition de certains ordres. La réquisition des métaux, en particulier du bronze, est l’une de ces mesures. Du fait de la loi du 11 octobre 1941 et de son arrêté ministériel du 15 du mois, portant sur la collecte des métaux non ferreux, des statues, sélectionnées par une commission dans laquelle siègent des représentants de la Direction des Beaux-Arts, sont déboulonnées pour l’occasion. Cette mesure, qui arrive de Paris en étant imposée par l’occupant, est localement très mal vécue. A aucun moment, les édiles du Havre n’ont été interrogés pour donner leur avis sur la réquisition des statues désignées. Seules les œuvres réalisées avant 1860, dont celles de François 1er, de Bernardin de Saint-Pierre et Casimir Delavigne, doivent échapper à la réquisition. Pour les garantir d’un excès de zèle, celles de nos écrivains sont cependant détachées de leurs socles et mises à l’abri, dans un hangar d’un chantier municipal de la rue Dumé d’Aplemont, en centre-ville. Il s’agissait là d’une sage décision. Car en 1943, une seconde vague de réquisition est promulguée par les Allemands. Et cette fois le buste de Jules Tellier, mais également les imposantes statues de Casimir Delavigne et Bernardin de Saint-Pierre sont explicitement mentionnées pour partir à la fonte. Etonnamment, les statues n’étant plus en place, aucune recherche complémentaire ne sera faite et elles passeront le reste de la guerre à l’abri dans leur hangar de fortune, ayant échappé de justesse à la destruction.

En savoir plus En savoir +
Le troisième Hôtel-de-Ville (1859-1944)
Photothèque Photothèque